Etude de la performance du traitement des différents tensioactifs dans les effluents liquides au point de vue de toxicité aquatique

Abstract

Les rejets urbains renferment un mélange de tensioactifs dus à l’utilisation des produits cosmétiques et les détergents, la présence des tensioactifs dans l’environnement est devenue une préoccupation d’actualité. Aujourd’hui, les stations d’épuration ne sont pas en mesure de traiter de manière adéquate ce nouveau type de pollution. Ce travail nous a permis de suivre les performances épuratoires d’une station d’épuration existante (d'une capacité de 35000m 3 /hab) en élimination de trois types de tensioactif AES (sulfate d'éther d'alcool), CTAB (hexadécyl triméthyl bromure d'ammonium) et BDL (lauramidopropyl bétaïne) par le traitement à boues activées. Ce suivi nous a permis de conclure que ce procédé représente une basse élimination de tensioactif, avec un taux d’abattement inférieur à 30% en saison estivale. Cette étude vise aussi à évaluer les impacts environnementaux des tensioactifs rejetés de la même station d’épuration par la méthode Analyse du Cycle de Vie (ACV) à l'aide du logiciel Simapro8.1 et des méthodes Midpoint ILCD version 1.03. Quatre catégories d’impact sont évaluées : la toxicité humaine, l'eutrophisation des eaux douces, l'eutrophisation marine et l'écotoxicité aquatique. Dont l'impact d'écotoxicité reflète l'impact significatif avec une valeur de (3, 24E-4 CTUe). Il ressort de cette expérience un certain nombre de conclusion, tout d’abord l’ACV apparait comme un outil incontournable pour évaluer les performances environnementales dans le domaine du traitement des eaux. L’impact global l’eutrophisation est évalué d’une façon robuste contrairement aux impacts locaux toxicité et l’écotoxicité qui sont suffisamment faibles pour rependre aux questions de la santé dans le domaine d’assainissement, c’est pour cette raison qu’on a complétée et approfondis l’étude d’évaluation des impacts locaux par « étude de toxicité et de la bioaccumulation des tensioactifs sur la moule « Mytilus galloprovincialis » qui est un indicateur de pollution, qui reflète l’état réel de la contamination marine. Les résultats des expériences réalisées indiquent que le tensioactif cationique (CTAB) a été le plus toxique pour les moules Mytilus galloprovincialis avec une CL 50 de 1,16 ml/g. Le BCF CTAB atteint ses valeurs maximales aux faibles concentrations : 0,99 et 1,02 ml/g (pour 1 et 5 mg/l respectivement) après 48 heures d'exposition. Cette étude montre que les effets toxiques des tensioactifs identifiés sur les moules sont importants, ce qui est confirmé par les résultats de leurs valeurs de LC 50 et de BCF dans le foie des moules